L’an dernier à pareille époque, il y avait de la neige, des élections (régionales) en préparation, un Congrès du parti prévu pour le mois de juin. Serait-ce que 2011 s’annonce identique ? Et avec « toujours le même président » comme disait un chanteur populaire des années 60. Et le même premier ministre, etc… Bref faut-il désespérer de voir un jour le monde changer, et renoncer à y mettre notre empreinte, voire seulement notre grain de sel- ou de sable ?
C’est pourtant bien un sacré grain de sable qui en 2010 a enrayé la machine libérale, en France, mais aussi ailleurs en Europe. Les manifestations contre les réformes des retraites, contre la casse des universités, contre l’austérité imposée aux peuples… n’ont guère cessé. L’ordre libéral est contesté de partout, avec des forces encore fragiles et dispersées. Le récent Congrès à Paris du Parti de la Gauche Européenne est un signe intéressant de mise en oeuvre de ripostes mieux concertées au plan politique, de même qu’elles s’ordonnent mieux au plan syndical.
En France, tous s’accordent à penser que le mouvement de cet automne contre la réforme Sarkozy ne s’est pas soldé par une nette victoire du pouvoir. S’est-il d’ailleurs vraiment soldé ? Les millions de salariés mobilisés pendant des mois n’ont pas dit leur dernier mot, ni rangé leurs rancoeurs. Il s’agit maintenant de leur permettre de donner à nouveau de la voix.
Le congrès de notre parti en juin prochain va donc se dérouler dans une situation politique complexe, avec de multiples dangers (la désespérance menant à l’abstention ou aux pires solutions), mais aussi avec une conscience de plus en plus aiguë des enjeux de lutte de classe. Les communistes auront donc une responsabilité décisive pour créer les conditions d’une vraie victoire de la vraie gauche et rendre à notre peuple confiance dans son action politique, alors que les forces du compromis social-libéral vont tout faire pour dévoyer les débats préparatoires aux élections présidentielle et législatives de 2012.
Elargi à toutes les forces qui se sont mobilisées en septembre octobre dernier, le Front de gauche peut être l’arme décisive, pour autant que nous sachions la manier , sans l émousser ni la faire imploser. Il aura à choisir une stratégie électorale et un(e) candidat(e) pour la présidentielle. Les prochaines élections cantonales seront en Eure-et-Loir un test sérieux pour vérifier si cette promesse d’un rassemblement d’un type nouveau autour d’un programme populaire et partagé peut effectivement s’ancrer au plus près de nos territoires où le ronron électoral entre une vraie droite et une gauche tiède sinon fausse a assez duré. Bien jouer ces cantonales, ce sera bien préparer la suite.
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